Présidentielles, N. Sarkozy : polémique sur la génétique

Publié par

En cette période électorale mouvementée (qui a toutefois le mérite d’inciter les citoyens au vote) s’il y a bien quelque chose que je n’aime pas, c’est que l’on détourne la science au service de la politique. En particulier pour tenter d’abrutir les gens qui n’y connaissent pas grand-chose et influencer leurs votes.

La génétique est une science relativement complexe et surtout très dynamique : chaque année, de nouveaux résultats, de nouvelles méthodes ou techniques, de nouveaux outils, et de nouveaux courants de pensée naissent en génétique. Et la vulgarisation est malheureusement inexistante, ou alors très mal formulée, quand elle n’est pas détournée. Je passerai sur les idées fausses à propos de l’évolution, les opinions toutes faites sur les OGM ou encore les crèmes anti-rides à l’ADN. J’ai la chance, par ma formation, de bien connaître la génétique. Pour info, je suis en M2 à l’UMII de Montpellier, en Ecologie, Biodiversité, Evolution, option Ressources Phytogénétiques et Interactions. Je suis actuellement en stage au CIRAD, département forêts et je travaille sur la génétique des populations du Karité. Donc, je ne connais pas grand-chose au Droit, mais je pense me débrouiller un minimum en génétique ;)

Je connais JS par l’intermédiaire de Mathou, et je suis inscrit depuis un petit moment. Même si je n’ai pas encore participé à vos discutions, je les lis parfois. Et j’ai eu envie de réagir lorsque j’ai vu vos commentaires sur les propos de Nicolas Sarkozy, et son point de vue sur les causes génétiques du suicide et de la pédophilie. Je vais donc vous exposer ici un avis que j’espère objectif d’un point de vue scientifique, en espérant vous éclairer sur de nombreux points. Je tiens à présenter cette intervention comme le fruit de ma réflexion, et je souhaite vous montrer le cheminement de ma pensée, décryptée point par point face à un tel débat. Notez pour finir, que je ne suis d’aucun bord politique. Malheureusement, le seul parti qui se dit écologique fait partie de l’extrême gauche dans laquelle je ne me reconnais absolument pas, et qui de toute façon est loin, très loin de la vérité (mais ceci est un autre débat). L’écologie se doit d’être apolitique, et j’ai peur que le coup médiatique de Nicolas Hulot ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, même s’il aura eu le mérite d’avoir attiré l’attention sur les problèmes écologiques.

Entrons dans le vif du sujet. Quelque temps avant le 1er tour naît la polémique autour d’une déclaration de Nicolas Sarkozy sur les « gènes du suicide et de la pédophilie ». J’ai eu vent de ces propos à la radio, et voilà ce que j’ai pu entendre : « Sarkozy a déclaré qu’il existait un gène du suicide chez les jeunes ». J’ai presque sursauté, tellement cette allusion était absurde ! Comment un homme politique en pleine campagne pouvait se permettre une telle affirmation ? Je me suis donc très rapidement renseigné sur Internet, pour comprendre ce qu’il s’était passé, et voilà le type d’article que j’ai pu y trouver (pardonnez moi si je n’ai plus les sources exactes, d’autant plus que c’est peut-être un des plus agressifs que j’ai pu lire) :



Citation :


Cette citation est issue de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Michel Onfray, publiée dans Philosophie Magazine de mars 2007. Une rencontre que Michel Onfray raconte en détail sur son blog.

« J'inclinerais, pour ma part, à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a mille deux cents ou mille trois cents jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d'autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense. »

"VISION RIDICULE ET FAUSSE"
Le généticien Axel Kahn a également dénoncé, dans une tribune publiée par Marianne les propos du candidat UMP : "La vision d'un gène commandant un comportement complexe tel que ceux conduisant à l'agressivité, à la violence, à la délinquance, à la dépression profonde avec dérive suicidaire, est ridicule et fausse". Pour M. Kahn, "cette conviction réaffirmée par le candidat de l'UMP à l'Elysée confirme ses liens idéologiques avec la nouvelle droite".


Sur la Toile, des forums et des blogs consacrés à la question du suicide ont également vivement commenté ses propos : "C'est une erreur absolue car quel scientifique peut prétendre connaître le gène du suicide ?"

Invité mercredi de l'émission "Questions d'info LCP-Le Monde-France Info", Jean-Marie Le Pen a également donné tort au candidat de l'UMP. "Si nous sommes habités par des gènes qui sont en eux-mêmes criminogènes, ça veut dire que nous n'avons pas la responsabilité de ce que nous faisons. Il a dû se tromper, ce n'est pas possible", a-t-il estimé.


Les gènes prédisposent, mais ne déterminent que rarement. C'est l'interaction entre les gènes et des gènes avec l'environement qui font ce qu'on est. NS cède aux raisonements simplistes pour faire une relation directe de cause à effet, qui l'arrange.

Quant a ceux qui voient l'antisarkozysme partout, désolé de les décevoir: quand on dit une énormité, même en étant partisan on ne peut pas tout soutenir.

Alors avant qu'il ne soit trop tard, même si vous êtes de droite, ne votez pas pour un homme aussi dangereux et irresponsable !
Evitons à la FRANCE une telle aventure !




Premièrement, replaçons les propos dans leur contexte. En aucun cas, cette déclaration ne fait partie d’un discours politique ou d’un programme. C’est une discussion pour un magasine de philosophie, et donc qui amène forcément à des sujets plus ou moins métaphysiques, avec lesquels on peut être d’accord, ou pas. Je n’avais que vaguement entendu parler de Michel Onfray. J’ai commencé par me renseigner à son sujet, et j’ai trouvé son blog. Après quelques pages de lectures, il est assez facile de cerner le personnage, qui se proclame philosophe, et qui n’est rien de plus qu’un cliché vivant de « l’intellectuel parisien » au sens péjoratif du terme, gonflé d’un ego surdimensionné, et très loin d’être objectif dans ses propos. Ca commence bien.

Venons en à un point global sur la génétique. Il existe une vision autrefois commune, encore ancrée dans l’esprit des gens, qui explique qu’un gène détermine un caractère, avec des effets de dominance ou pas. C’est la génétique dite « mendélienne » et il devrait vous rester quelques bribes du programme du lycée pour la comprendre (les pois verts et jaunes, ridés et lisses, ça vous rappelle quelque chose ? ;) ). C’est une vision qui reste correcte pour certains caractères simples. En réalité, un gène code pour une protéine, qui va avoir des effets sur le corps dans sa structure, dans son fonctionnement, etc. comme par exemple des enzymes, des hormones, les anticorps, ou encore les protéines de reconnaissances qui tapissent les cellules afin de reconnaître le soi du non-soi, et qui constituent la base du fonctionnement du système immunitaire et qui déterminent donc les groupes sanguins A, B, O, et AB.

Il est désormais admis que des caractères plus complexes sont déterminés par des ensembles de gènes, et non par un seul. Prenons par exemple la couleur des yeux. Cette couleur n’est jamais simple, mais souvent composée de plusieurs couleurs. En effet, plusieurs gènes interviennent dans les voies de synthèse des pigments qui colorent vos yeux, et il n’existe pas un gène de la couleur bleue, un gène pour le marron, un gène pour le vert etc. C’est pareil pour la couleur des cheveux, ou encore pour votre taille : il n’y a pas un gène pour dire que l’on fait 1m68 ou 1m87, mais une multitude de gènes qui déterminent votre croissance, l’épaisseur de vos os et le reste. Reconnaître ces gènes paraît être une tache bien trop vaste pour des applications immédiates.

Ajoutez à cela des complications. On pensait que l’homme, dans sa grande complexité, détiendrait un grand nombre de gènes. Il se trouve que l’on en possède pas plus qu’une bête mouche à... D’où vient alors notre complexité qui fait notre damnée fierté ? C’est l’émergence de ce qu’on appelle l’épigénétique, qui tente de comprendre quels sont les facteurs qui influencent ces gènes et leur expression. Un gène est capable de s’activer, de se désactiver, mais plus encore, de coder pour plusieurs protéines diverses, aux rôles parfois complètement différents, selon les besoins de l’organisme. Un gène est donc un code dont l’expression peut varier selon la façon dont il est activé, et qui dépend de nombreux facteurs, qu’ils soient internes ou externes.

Car, bien entendu, et même sans prendre en compte l’épigénétique, il existe des facteurs environnementaux qui influencent non seulement sur l’expression des gènes, mais aussi directement sur les caractères eux-mêmes. Une plante mal entretenue, peu arrosée, peu exposée au soleil, même avec des gènes favorable à sa croissance, sera forcément moins grande ou moins productive que son clone bien nourri.

La génétique des populations explique l'évolution de façon plus complexe. La génétique quantitative (rien encore sur ce sujet sur Wikipédia, mais je tente de vous expliquer juste après) cherche à distinguer les facteurs environnementaux et génétiques qui influencent un caractère précis. On peut expliquer ça par un modèle mathématique simple (qui est plus complexe en réalité). Ce que l’on voit de ce caractère (la taille d’une plante par exemple) est appelé le phénotype (P). Ce caractère est déterminé par deux composantes : les gènes, le génotype (G) mais aussi par des facteurs environnementaux (E). Le modèle peut s’écrire simplement :

P = G + E

La génétique quantitative mesure le P, et cherche a déterminer le G et le E, qui ne sont pas mesurables et donc inconnus, par diverses méthodes, statistiques et/ou expérimentales.

Vous êtes toujours là ? Merci aux courageux :lol: L’important dans tout ça c’est de comprendre qu’il existe donc pour chaque caractère qui nous détermine, une part de génétique et une part d’environnement. Le plus complexe reste à déterminer les proportions de ces deux composantes.

Si vous avez tout lu jusque là, alors vous comprendrez que je m’oppose à la vision d’un gène qui détermine un caractère aussi complexe qu’un comportement, qu’il soit une dépression, ou une tendance sexuelle perverse (au sens pathologique du terme). Cependant, contrairement à tout ce que j’ai pu entendre partout, à aucun moment Nicolas Sarkozy parle d’un gène. Il parle de prédisposition génétique, d’une part d’hérédité, d’inné, c'est-à-dire de génétique.

Citation de Nicolas Sarkozy :

« J'inclinerais, pour ma part, à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a mille deux cents ou mille trois cents jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d'autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense. »


La comparaison avec certaines prédispositions aux cancers est judicieuse, il aurait tout aussi bien pu prendre l’obésité comme exemple. Le fait de parler de sujets tabous comme le suicide ou la pédophilie est bien sûr plus sensible. Il faut bien reconnaître tout de même que notre comportement est aussi déterminé par des caractères physiologiques, au moins en partie génétiques. Les dépression sont souvent causées par des problème hormonaux (lors de la grossesse, après l’accouchement, ou encore après la ménopause de certaines femmes, mais pas uniquement, ce ne sont que des exemples bien connus de tout qui me viennent à l’esprit). Des recherches ont été faites sur de nombreuses hormones, sur des comportements comme la schizophrénie ou d’autres maladies mentales, comme elles peuvent être réalisées sur le traitement de cancers, du diabète ou de l’obésité.

Nicolas Sarkozy est peut-être plus au courrant des recherches actuelles que la majorité des journalistes, pseudo-philosophes et autres intellos, mais les recherches sur la part de génétique dans les causes du suicide existent. Je vous conseille de lire cet article, par exemple.

Bref, la critique s’est limitée à déformer les propos de Nicolas Sarkozy, de les sortir de leur contexte, de les teinter d’eugénisme, d’y ajouter un peu d’anti-américanisme primaire, pour en faire une arme politique. Il y aurait pu avoir un débat intéressant (pour une fois qu’on parle de science, fichtre !) mais la politique en a décidé autrement.

Passons sur mon avis de scientifique frustré, revenons en à l’acte de désinformation. Car après tout, je vous parle en tant que scientifique, mais selon les médias, la communauté scientifique entière s’est insurgée contre cette affirmation. Sauf que ce qui revient dans tous les articles, c’est ce genre de commentaires :

Citation :


Le généticien Axel Kahn a également dénoncé, dans une tribune publiée par Marianne les propos du candidat UMP : "La vision d'un gène commandant un comportement complexe tel que ceux conduisant à l'agressivité, à la violence, à la délinquance, à la dépression profonde avec dérive suicidaire, est ridicule et fausse". Pour M. Kahn, "cette conviction réaffirmée par le candidat de l'UMP à l'Elysée confirme ses liens idéologiques avec la nouvelle droite".




Axel Khan a raison, je vous l’ai expliqué, un gène ne peut commander un comportement ou n’importe quel caractère complexe. Mais Axel Khan est tout simplement hors sujet en dénonçant des propos que Nicolas Sarkozy n’a pas tenu. Axel Khan parle d'un gène (donc fonctionnement simple, génétique mendellienne) Nicolas Sarkozy d'une prédisposition génétique (d'où ce que je voulais vous expliquer). Le bougre est pourtant un généticien reconnu, il ne pouvais pas faire un amalgame, une erreur aussi grossière. Mais il faut savoir que c’est surtout le frère de Jean-François Khan, éditeur de Marianne, un hebdomadaire Centriste révolutionnaire qui ne cache pas ses idées et son anti-sarkozisme. Je ne prendrai donc pas cette intervention comme l’intervention de la communauté scientifique, ni même comme celle d’un scientifique, mais bien comme celle d’un homme politiquement engagé. Et donc sans aucune valeur scientifique. Je dirai presque que c’est insultant pour la communauté scientifique, mais bon, c’est une habitude.

Je passerai sur le reste de l’article, qui lui aussi est hors sujet. Une fois le lecteur embrouillé, on reste dans l’anti-sarko, donc rien d’intéressant à détailler.


J’espère vous avoir éclairé sur le point de la génétique, et je reste à disposition pour toute autre explication ou pour avancer dans le débat. Merci à tout ceux qui ont pris le temps de me lire.


Klenval[/url][/url][/url][/url]

__________________________
Nous ne vivons pas dans le même monde, mais nous sommes sous le même ciel.
Un seul ciel, une seule Destinée.

Publié par

Jolie explication qui remet le débat dans son contexte :)) Je propose que tu fasses deux parties : I et II pour marquer ton raisonnement, pour ceux qui auraient du mal avec les termes techniques peut-être, avec des titres-sommaires ( le côté du droit qui ressort :lol: :lol: ).

Comme je pensais la même chose ( en moins détaillé puisque ce n'est pas mon domaine ), je n'ai rien à redire. A part que je n'aime pas la propagande, qu'elle soit vulgarisée ou violente, et que je n'apprécie pas le rôle des médias en période électorale - d'accord, ils ont besoin de parler de faits pour exister, ce sont des personnes comme moi qui gagnent leur nourriture et leur logement par l'information, ils doivent s'adapter aux lecteurs, je n'occulte pas la personnalité de chacun ni n'essaie de les diaboliser. Mais cette histoire est tellement représentative :?

__________________________
Votre sujet a peut-être déjà été traité : avez-vous utilisé la fonction recherche ? :wink:
http://forum.juristudiant.com/search.php

*Membre de la BIFF*

Publié par

Citation de mathou :

Jolie explication qui remet le débat dans son contexte :)) Je propose que tu fasses deux parties : I et II pour marquer ton raisonnement, pour ceux qui auraient du mal avec les termes techniques peut-être, avec des titres-sommaires ( le côté du droit qui ressort :lol: :lol: ).

Comme je pensais la même chose ( en moins détaillé puisque ce n'est pas mon domaine ), je n'ai rien à redire. A part que je n'aime pas la propagande, qu'elle soit vulgarisée ou violente, et que je n'apprécie pas le rôle des médias en période électorale - d'accord, ils ont besoin de parler de faits pour exister, ce sont des personnes comme moi qui gagnent leur nourriture et leur logement par l'information, ils doivent s'adapter aux lecteurs, je n'occulte pas la personnalité de chacun ni n'essaie de les diaboliser. Mais cette histoire est tellement représentative :?


et bien, on est au moins deux à penser pareils...

merci pour cette petite explication...

__________________________
Futur M2... ![/color]

Publié par
fan

Je mesure, 1m54 -taille de Napoléon Ier, ok, c'est pas un bon exemple- mais se sont mes médicaments qui ont stoppé ma croissance mais aussi la génétique -et oui, dans ma famille, les hommes sont grands, les femmes petites -. Tous les frères et sa soeur ont fait une dépression, mais qui ne fait pas de dépression par les temps qui courrent ?
Un demi-frère de mon père et l'un de ses cousins étaient homosexuel, le premier fut dégradé car dans l'armée on ne l'admet pas, mais se n'est pas génétique, leurs parents ne s'occupaient pas d'eux. Dans ma génération, il y a eu 2 dépressives et dans celle de mon père l'une de ses cousines.
J'ai des amis qui ont tous les 2 les yeux noirs et ont les cheveux bruns, leurs fils est blond aux yeux bleus. En fait, le père de l'un deux est blond aux yeux, il en de même pour l'une de mes cousines.
J'oubliais, une amie de maman avait deux frères, tous 2 se sont pendus, elle-même est passée à l'acte.
Qu'en dit-tu Klendal ? :lol:

P.S. : Je suis ni pour l'un ni pour l'autre candidat mais il est vrai que si Ségolène Royal était élu ça ferait "les pieds aux Français".

__________________________
Jean Foyer : « Le juge de l’administration : l’administration de ce juge. »
"Juger l’administration c’est encore administrer ».


http://www.u-clermont1.fr/
-université d'excellence dans le magazine "Challenge" de juin 2009-

Publié par

Citation de fanouchka :

Je mesure, 1m54 -taille de Napoléon Ier, ok, c'est pas un bon exemple- mais se sont mes médicaments qui ont stoppé ma croissance mais aussi la génétique -et oui, dans ma famille, les hommes sont grands, les femmes petites -. Tous les frères et sa soeur ont fait une dépression, mais qui ne fait pas de dépression par les temps qui courrent ?
Un demi-frère de mon père et l'un de ses cousins étaient homosexuel, le premier fut dégradé car dans l'armée on ne l'admet pas, mais se n'est pas génétique, leurs parents ne s'occupaient pas d'eux. Dans ma génération, il y a eu 2 dépressives et dans celle de mon père l'une de ses cousines.
J'ai des amis qui ont tous les 2 les yeux noirs et ont les cheveux bruns, leurs fils est blond aux yeux bleus. En fait, le père de l'un deux est blond aux yeux, il en de même pour l'une de mes cousines.
J'oubliais, une amie de maman avait deux frères, tous 2 se sont pendus, elle-même est passée à l'acte.
Qu'en dit-tu Klendal ? :lol:

P.S. : Je suis ni pour l'un ni pour l'autre candidat mais il est vrai que si Ségolène Royal était élu ça ferait "les pieds aux Français".


:shock: :shock: :shock:
Dur dur de s'y retrouver parmi tout ça, tu veux dire quoi en fait ?

Sinon petit commentaire sur le lien de causalité selon toi entre l'homosexualité et le fait de les parents ne s'occupaient pas d'eux
:o et puis quoi encore, ok l'homosexualité n'est peut-être pas génétique, ou héréditaire mais je pense que ça vient des hormones, en tous cas c'est inné 'selon moi' (d'ailleurs ça me fait bien rire quand on parle du "choix" des homo, ont-ils cherché à être homo? je ne pense pas! à propos ai-je choisi d'être hétéro? non plus!)

__________________________
Pas d'Avenir Mais le Sourire[img:2cgv1w9t]http://img522.imageshack.us/img522/5823/imgch0.png[/img:2cgv1w9t][/color]

Publié par
fan

Je répond tout simplement à ceux qui disent que c'est génétique. Réponse oui et non.
C'est vrai que dans ma famille on ne s'est pas occupé ni de mon oncle ni de son cousin, leur parents préfèrant partir en vacances et que ça peut-être été un facteur déclencheur.
C'est vrai, pour les homosexuels c'est inné, j'ai des copains adorables et c'est pas pour ça que j'en suis une, moi c'est tout le contraire.
Les dépressions, je dirais oui dans certaines familles mais non dans d'autres.

__________________________
Jean Foyer : « Le juge de l’administration : l’administration de ce juge. »
"Juger l’administration c’est encore administrer ».


http://www.u-clermont1.fr/
-université d'excellence dans le magazine "Challenge" de juin 2009-

Publié par

Merci à ceux qui ont fait l'effort de lire et d'essayer de comprendre :)

fanouchka, les exemples que tu donnes sont judicieux, mais il est impossible d'en conclure quoi que ce soit. Il ne suffit pas de voir si d'autres cas se présentent dans la famille pour décider arbitrairement si un caractère est génétique ou pas. C'est plus complexe, d'autant plus qu'il est difficile de déméler héritage génétique et influence culturelle dans une même famille.

Une petite clarification s'impose, pour déméler les termes scientifiques des termes de vulgarisation : l'inné, c'est la part génétique, que l'on a fondamentalement en soi. L'acquis, c'est l'environement, ce que l'on acquiert par des facteurs externes. Pour chaque caractère, il y a une part de génétique et une part d'environnement. Ce n'est jamais à 100% l'un ou l'autre.

Quant aux homosexuels, là aussi il difficile de déterminer quelle est l'importance des facteurs génétiques. Une tendance pronne que l'homosexualité est d'origine génétique, et donc que des homosexuels peuvent adopter des enfants sans problème. C'est certainement très réducteur. Et même si ça n'a que peu d'influence sur sa sexualité, l'enfant sera très probablement affecté quelque part. Il serai prudent d'appliquer un principe de précaution plutôt que de légaliser l'adoption sans penser aux enfants. Mais c'est un autre débat :)

__________________________
Nous ne vivons pas dans le même monde, mais nous sommes sous le même ciel.
Un seul ciel, une seule Destinée.

Publié par
Camille Intervenant

Bonsoir,

Bien que ce ne soit pas tout à fait ma partie, je ne peux qu'abonder dans le sens de Klenval, dont l'exposé est clair et sans faille. Juste un petit détail dont il n'a pas parlé pour simplifier les choses, même si on s'en tient à la pure logique mendéléienne, encore faudrait-il distinguer les gènes récessifs et les gènes dominants qui ne conduisent évidemment pas aux mêmes résultats statistiques. De là à imaginer qu'on peut être porteur sain du gène de la pédophilie ou de l'homosexualité, je n'irai pas jusque là... :))

Cela dit, au sens strict du terme, si on se cantonnait à penser que seuls les facteurs environnementaux étaient à prendre en compte, cela voudrait dire qu'une grande majorité de nos contemporains placés dans les mêmes conditions réagiraient tous plus ou moins de la même façon.
En caricaturant un peu, si tous les pauvres se suicidaient parce qu'ils sont pauvres, il n'y aurait plus de pauvres. Et ça n'expliquerait pas le suicide d'acteurs ou d'actrices, chanteurs ou chanteuses alors qu'ils sont "pleins aux as".

On ne devient pas homosexuel par choix délibéré et, pour autant qu'on le sache, c'est à peu près uniformément réparti en fonction des catégories ou des couches sociales de la population. D'ailleurs, une théorie prétend qu'on naît tous homosexuels (même plutôt "autosexuels") et que c'est à l'adolescence qu'on "virerait sa cuti", certains dérèglements hormonaux n'étant pas étrangers à l'affaire...
Ce n'est d'ailleurs pas un scoop de dire que, dans l'enfance, les garçons ont plutôt tendance à jouer entre eux à des jeux de garçons et que les filles ont plutôt tendance à jouer entre elles à des jeux de filles. Ce n'est qu'à l'adolescence (eventuellement précoce) que les jeux prennent une tournure un peu différente...

Quand à NS, qui n'a jamais prétendu être un scientifique, il a bien dit "J'inclinerais pour ma part à penser que...", ce qui n'est pas l'indice d'une déclaration préremptoire d'une vérité qui serait absolue et intangible, surtout dans une discussion avec un philosophe patenté.
Simplement, il est de bon ton, dans certains milieux éclairés, de critiquer tout ce qu'il dit, par principe.
De toute façon, il aurait dit "demain, il va faire beau" qu'on lui serait tombé dessus à bras raccourcis quand même ("ça y est, NS conteste le réchauffement de la planète...").

Et, du coup, "ce type est (forcément) dangereux"...

Ce n'est pas la première fois que des notions scientifiques mal digérées servent de faire-valoir à des raisonnements plus ou moins orientés "dans un sens qui arrange"...

Klenval en a d'ailleurs cité quelques unes... (il y a fort longtemps, on disait que c'était les essais nucléaires au Sahara qui détraquaient le temps en France...) :roll: .

Au fait, petit rappel. C'est sous "le règne" de Giscard d'Estaing que les lois sur la contraception (Cavaillet) et sur la libéralisation de l'avortement ont été votées (Simone Weil) et c'est lui qui y a poussé, contre sa propre majorité. Pourtant, à titre personnel, il y était plutôt défavorable, pour ne pas dire plus.

__________________________
Hors Concours