Bonjour,
Je suis en proie avec un cas très concret de droit de la sécurité sociale.
Etant donné que je ne suis qu'en deuxième année, je n'ai pas pu goûter aux joies du droit social, je vous demande donc de bien vouloir m'aider si vous le voulez bien car je suis un peu perdu...
Une dame, qui a commencé à travailler très tôt (16ans) souhaite prendre sa retraite. Son entreprise lui dit qu'il faut qu'elle continue de travailler encore afin d'avoir sa retraite maximum.
Mais lorsqu'elle souhaite enfin arrêter de travailler la CRAF (Caisse régionale d'Assurance maladie & retraites) lui indique... qu'elle a travaillé deux ans de trop!
Face à ce cas pratique un peu complexe, je me perd un peu.
- Est-ce à la salariée de s'informer sur sa possibilité de prendre sa retraite ou est-ce à la CRAF de le lui indiquer?
- Quelles sont les voies de recours afin que la salariée puisse avoir sa retraite revalorisée sachant qu'elle a travaillé deux ans de trop et mieux payés qu'avant? (Médiateur de la République?)
- Quelle est la responsabilité de l'entreprise qui ne s'est pas bien informé en la matière?
- La salariée a-t-elle des chances de voir sa requête aboutir?
En espérant une réponse de votre part, amis juristes avisés, je continue ardemment mes recherches
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" Oderint dum probent. "
Brestois expatrié à Lyon
Bonjour,
Bonjour,
Ok, merci beaucoup en tout cas pour tes éclairages, je fais une entrée en matière un peu difficile dans le droit de la sécu c'est pas évident. Alors pour les non juristes j'imagine pas...
A bientôt!
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" Oderint dum probent. "
Brestois expatrié à Lyon
Bonjour,
Disons que les non juristes peuvent finir par le devenir quand ils commencent progressivement à mettre le "nez dedans" pour leur propre retraite...
Et il ne faut pas perdre de vue, même si à titre personnel ce n'est pas une consolation quand on se sent "victime du système", c'est que la problématique des caisses de retraites, c'est de verser, mois par mois, un certain nombre de retraites, généralement connues d'avance, à partir d'un "pot commun" constitué par les cotisations mensuelles des actifs (mal connues d'avance, surtout en période de crise), et en répartissant ce "pot" aussi équitablement que possible. Et qu'on ne peut pas distribuer plus que ce qu'on ne collecte, en principe, sauf à se retrouver avec un déficit abyssal qu'il faudra bien combler un jour.
Donc, on ne peut pas toujours se permettre d'appliquer des règles qui pourrait paraître plus équitables que d'autres.
Pour l'instant, les règles (très résumées) sont :
- dès que vous atteint l'âge légal, vous pouvez prendre votre retraite et vous la toucherez à taux plein.
- dès que vous atteint le nombre de trimestres requis et même si vous n'avez pas atteint l'âge légal, vous pouvez prendre votre retraite et vous la toucherez à taux plein.
- sous certaines conditions, si vous n'avez atteint ni l'un ni l'autre, vous pouvez quand même prendre votre retraite mais vous ne la toucherez qu'à un taux partiel.
Il n'existe pas de "taux plus que plein" pour ceux qui ont travaillé au-delà de l'âge légal sans avoir fait valoir leurs droits à la retraite au "bon moment".
Du moins, à ma connaissance.
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Hors Concours
Qu'une entreprise n'ait pas d'obligation légale d'informer sa salariée sur ses droits à la retraite c'est une chose ... Mais que cette entreprise prenne l'initiative de lui fournir des informations erronées (volontairement ou non) sur lesquelles la salariée fonde sa décision de retarder son départ à la retraite, c'est une autre histoire. Moi j'attaquerais l'employeur sur le fondement de l'article 1382 du code civil ...
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Bonjour,
Moi, je veux bien, mais d'abord, il s'agira de savoir dans quel cadre exact l'entreprise lui a dit "qu'il faut qu'elle continue de travailler encore afin d'avoir sa retraite maximum" puisque, normalement, une société n'a pas devant ses yeux la reconstitution de carrière de ses employés.
Donc, il n'est pas impossible que la réponse ait été apportée à partir d'informations erronées fournies par la dame elle-même. Et apportée par qui exactement et sous quelle forme ?
Si ça s'est passé devant la machine à café au cours d'une ou plusieurs conversations à bâtons rompus, je doute de l'issue de l'action.
Or, une entreprise n'est pas tenue au devoir d'information sur ce sujet.
Au fait, je rectifie (peut-être)... Je viens de voir que depuis 2003, il existait un système de surcote pour ceux qui continuaient à travailler après 60 ans alors qu'ils avaient déjà atteint la durée requise de 160 trimestres (peut-être dans certaines conditions). La CRAM n'en a pas parlé ?
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Hors Concours