Bonjour,
J'expose les faits :
Phase 1 :
Un promoteur immobilier a construit un immeuble sur l'emplacement d'une ancienne usine.
L'usine a été détruite, mais un bâtiment d'habitation ancien a été conservé et rénové.
Dans le temps il existait un droit de passage entre l'usine et le bâtiment d'habitation ancien.
Le nouveau bâtiment a été construit SUR l'ancien droit de passage (pour gagner 1m), et jouxte l'ancien.
Le promoteur s'est aménagé un "nouveau" droit de passage entre le bâtiment d'habitation ancien et le nouveau bâtiment.
Le nouveau bâtiment est constitué de 20 appartements répartis sur 3 escaliers.
Le "nouveau" droit de passage débouche donc dans un des trois escaliers.
Les copropriétaires de l'escalier concerné (et d'autres) contestent ce droit de passage, non prévus sur les plans initiaux.
Lors d'une assemblée de copropriétaires, une majorité (mais non l'unanimité) de copropriétaires s'est prononcée pour murer le passage sans autre forme de procès et malgré les avertissement du syndic : "Nul ne peut se faire justice soi-même".
Phase 2 :
Un copropriétaire a déposé un recours pour annulation de la décision pour plusieurs raisons :
- que l'ordre du jour ne comporte pas l'intitulé de la question concernée, mais procède par renvoi à une lettre d'un copropriétaire,
- que le PV ne comporte pas l'intitulé des questions,
- que la question (litigieuse) a été démultipliée,
- que l'assemblée mandate le syndic pour exécuter des travaux pour lesquels aucun devis n'a été soumis aux copropriétaires,
- que cette décision portant atteinte aux modalités de jouissance des parties privatives et ne pouvait être prise qu'à l'unanimité (art 26 de la Loi du 10 juillet 1965).
Et de plus, condamne le Syndicat des Copropriétaires à payer la somme de 5000€ en application de l'art. 700 du NCPC.
A mon avis, il est fort probable que la décision prise en assemblée soit annulée en justice.
Question 1 :
A votre avis ?
Question 2 :
Les copropriétaires, qui ont senti le pot de pue et qui n'ont pas voté le murage ou qui se sont abstenus doivent-ils, le cas échéant, supporter les frais de justice, comme les 5000€ de dommage réclamés ?
D'avance MERCI de votre éclairage.
Bonjour,
Bon ben MERCI Camille, c'est bien ce que je craignais.
Tiens dans la foulée, j'en mets une petite louche, la seule chose qui pourrait nous sauver c'est çà :
Bonjour,
Merci à vous deux pour vos réponses.
Pour Camille, et sans entrer dans les détails sordides, il me faudrait passer la matinée, nous n'arrivons pas à obtenir les informations que nous demandons auprès des institutions locales. Au départ il était prévu un immeuble de 19 appartements dans une résidence sécurisée et indépendante.
Pour améliorer la rentabilité du projet, le constructeur a fait un appartement supplémentaire (quid des autorisations et de la modification des plans), ce qui induit que notre entrée de garage se trouve dans la propriété voisine qui doit à son tour nous accorder un droit de passage...
C'est un véritable foutoir.
Pour le droit de passage ancien qui était un passage au sol de 1m, il a été de fait détruit, puisque le nouveau bâtiment est construit dessus. D'ailleurs le promoteur bataille pour que nous lui accordions ce droit de passage dans l'escalier...
En ce qui me concerne, arrivé à la fin du projet, je n'ai eu droit qu'à un seul garage, alors que la pub en prévoyait 2. Le notaire c'est bien garder de me dire mes droits qui étaient d'en exiger 2... Le promoteur s'en ait réservé 6 ! d'autres copropriétaires, les copains, ont eu droit à 3...
Dernièrement un employé de l'urbanisme est venu faire le point. Il était outré de l'utilisation qui a été faite de l'espace dans une commune, en fond de vallée et qui ne peut s'étendre. Pourtant un permis de construire a bien été validé et accordé. Ici chacun souffle le chaud et le froid.
Enfin, c'est Clochemerle comme dans beaucoup de petites communes où tout se règle par copinage... Entre le droit écrit et son application il y a un univers de différence. Je comprends que cela vous frise si vous êtes un professionnel du droit, mais c'est la réalité.
Au fond, c'est rigolo
Message effacé.
Un pb informatique avait dupliqué mon précédent.
Bonjour,
Simplement mais sincèrement MERCI, pour ces précisions.
Bonsoir,
Non, vous faites erreur, je pense.
loi n° 65-557 du 10 juillet 1965
Article 10
Tout règlement de copropriété publié à compter du 31 décembre 2002 indique les éléments pris en considération et la méthode de calcul permettant de fixer les quotes-parts de parties communes et la répartition des charges.
La preuve assez classique, celle des charges d'ascenseur. Certaines copropriétés considèrent que les appartements d'un rez-de-chaussée échappent à la quote-part, d'autres non, les taux en fonction des étages diffèrent d'une copropriété à l'autre. Idem, l'utilisation exclusive des toits-terrasses par les copropriétaires du dernier étage, ou ceux disposant de l'usage privatif d'une portion de jardin, pourtant partie communes (parties appelées pour cela "parties communes spéciales"). Idem, les copropriétés à plusieurs bâtiments qui peuvent prévoir des répartitions générales pour certaines charges et par bâtiment pour certaines autres. Idem, la répartition des charges pour les garages qui peuvent être globales ou réparties sur les seuls copropriétaires disposant d'une place.
Ensuite, les clés de répartition ne peuvent être modifiées que par un vote en assemblée générale.
Un copropriétaire pas content peut s'y opposer et s'il n'y a toujours pas accord, peut porter l'affaire devant un juge qui tranchera.
Tout ceci est parfaitement normal. Au départ, originellement, une copropriété, ce n'est rien d'autre que plusieurs personnes qui décident de construire un immeuble en commun et d'y habiter en commun. Autrement dit, elles fixent entre elles souverainement comment ça va se passer (dans la limite des bonnes mœurs, naturellement…). Chacun a le droit de faire ce qu'il veut chez lui. Quand on est a plusieurs, il suffit de se mettre d'accord "entre nous". Ni la loi, ni un juge n'ont le droit d'y fourrer leur nez.
Sauf… s'il y a litige entre les parties et qu'elles n'arrivent pas à se mettre d'accord.
Donc, que dit la loi ? On veut bien que vous vous mettiez d'accord entre vous, du moment que vous le faites. Donc on va vous forcer à prévoir dès le départ tout ce qui peut devenir litige par la suite, comme - justement - la répartition des charges. Maintenant, libre à vous d'en faire la répartition comme bon vous semble. Donc, à prévoir d'office dans le règlement intérieur. Et, bien évidemment, on précisera ce que l'on entend par "se mettre d'accord" selon les cas (vote à la majorité simple, à la majorité renforcée, à l'unanimité). Pour le reste, vous faites ce que vous voulez.
Autre exemple, la loi de 65 laisse une très large latitude de calcul pour la détermination des tantièmes mais la loi ne dit pas du tout que les charges doivent être "pile-poil" calculées sur la base de ces tantièmes. Il y a des copropriétés qui ont, en parallèle, plusieurs bases de tantièmes, une pour déterminer les droits de vote en assemblée, une pour les charges de chauffage, une pour les consommations d'eau (copros sans compteurs individuels), une pour les garages, etc.
Dans tous les cas, le juge n'interviendra que si une plainte arrive jusqu'à lui. Il ne peut pas intervenir spontanément même s'il considère que le règlement intérieur ne répond pas à la loi de 65.
C'est la raison pour laquelle les futurs nouveaux arrivants doivent se voir remettre par le vendeur un exemplaire du règlement, ainsi que les comptes-rendus des dernières assemblées générales.
Mais tout ceci reste du droit strictement privé, hormis l'encadrement de la loi, sauf en cas de litige non résolu entre copropriétaires.
Si j'ai bonne mémoire, la modification des imputations des charges doit se prendre à l'unanimité. Je vois mal comment un juge pourrait s'y opposer, sauf à remettre en cause les conditions dans lesquelles le vote s'est effectué.
__________________________
Hors Concours
Bonjour,
Au delà du petit fait divers que je vous ai exposé, vos commentaires sont très intéressants.
Il semble que vous soyez tous les deux dans le vrai... si j'interprète bien (attention, je ne suis pas un spécialiste).
Dans "Code de la copropriété" de Jacques Lafond et Bernard Stemmer LexisNexis Litec,
voici ce que j'ai trouvé :
p106. L. n°65-557, 10 juill. 1965, art. 10
Commentaires sur les procès :
Les dommages et intérêts et frais de procédure auxquels le syndicat est condamné sont des charges communes générales. Chaque copropriétaire (y compris celui qui a gagné le procès contre la copropriété) doit donc en principe contribuer à leur paiement en proportion de ses tantièmes de copropriété.
C'est le "en principe", je pense qui laisse la porte ouverte à :
Bonjour,
Bonjour,
Bonjour,