Bonjour à tous,
Il est fréquent d'entendre que les facs parisiennes sont meilleures que les facs provinciales; que le niveau est plus élevé, ce qui fait notamment leur prestige.
Mais comment cela est-il possible ? Si le niveau fait le prestige d'une fac, pourquoi les facs de province n'augmentent leur niveau (et qu'est-ce qu'un niveau ?)
Ce prestige semble également influer sur les débouchés professionnels. Il suffit de faire un tour sur Linkedin ou autre pour voir que la majorité des avocats de grands cabinets sortent de Paris 1 ou Paris 2.
Mais partant du fait que le droit reste le droit, et que donc nous ne le réinventons pas de fac en fac, comment peut-on expliquer que l'on accorde une si grande confiance aux facs parisiennes ?
Qu'est ce qui fait la renommée des facs parisienne ? Est-ce le fait d'avoir de plus gros moyens (Auquel cas, pourquoi ont-elles plus d'argent que les autres ?) ? Ou le fait de pouvoir opérer une sélection parmi un bassin d'étudiants plus nombreux ?
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"Rage against the dying !"
Bonjour
la majorité des avocats de grands cabinets sortent de Paris 1 ou Paris 2.
Sans doute parce que la plupart des gros cabinets sont installés à Paris. L'explication vient plus du phénomène de primo localité.
Ensuite, il y a aussi sans doute un peu d'élitisme dans tout ça.
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Sans doute parce que la plupart des gros cabinets sont installés à Paris. Ensuite, il y a aussi sans doute un peu d'élitisme dans tout ça.
Il y a également beaucoup de parisiens dans les branches provinciales de ces cabinets. Et pourquoi les parisiens représentent l'élite ?
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"Rage against the dying !"
Ou plutôt, comment cela se fait-il que les parisiens représentent l'élite ?
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"Rage against the dying !"
Bonjour
Et bien je ne suis pas du tout d'accord avec vous
Pour avoir fait mes études à Paris jusqu'au DEA et m'être ensuite inscrite à une fac de province, j'ai trouvé que la qualité des enseignements dans cette fac était bien meilleure, parce que les profs avaient vraiment à coeur de faire un bon enseignement.
Pour être actuellement prof dans une fac de province je peux vous dire que nos étudiants n'ont aucun complexe à avoir et quand ils partent faire leur Master 2 à Paris (1 ou 2) ils n'ont aucune difficulté pour obtenir leur diplôme en étant souvent en tête de peloton.
Dernière chose, le recrutement des profs est fait par un concours national et tout professeur qui a réussi le concours commence par enseigner en province.
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Sans doute parce que la plupart des gros cabinets sont installés à Paris. L'explication vient plus du phénomène de primo localité.
C'est effectivement l'un des facteurs. Un cabinet aura naturellement tendance à recruter les étudiants de l'université présente dans son bassin d'emploi. Pour le cas de Paris cependant, ce n'est pas exact - voire loin de l'être pour les grands cabinets - car les étudiants des autres universités parisiennes/du bassin parisien (Descartes, Nanterre, UVSQ, Créteil) sont souvent sous-représentés par rapport à ceux de Paris I et II.
Un autre facteur est la centralisation des talents à Paris : les meilleurs étudiants de province montent souvent à Paris en M1/M2 pour intégrer les formations les plus sélectives, de même que les professeurs d'universités ont tendance à commencer leur carrière en province puis à venir enseigner à Paris I ou II s'ils le peuvent. Partant de ce constat, les grands cabinets parisiens ont une grande proximité (surtout dans certaines spécialités) avec des M2 dans lesquels ils enseignent ou proposent des séminaires, prennent les étudiants en stage et, in fine, les recrutent. C'est la même chose à l'école de formation du barreau de Paris (EFB) : les cabinets parisiens prennent naturellement les élèves-avocats de l'EFB en stage final et la majorité d'entre eux sont parisiens. Ce phénomène d’attraction s’accentue aussi par les rémunérations plus élevées proposées par les grands cabinets parisiens.
Mais partant du fait que le droit reste le droit, et que donc nous ne le réinventons pas de fac en fac, comment peut-on expliquer que l'on accorde une si grande confiance aux facs parisiennes ? […] Il y a également beaucoup de parisiens dans les branches provinciales de ces cabinets. Et pourquoi les parisiens représentent l'élite ?
La formation universitaire à Paris I et II a la réputation d'être plus dure qu'ailleurs, mais dès que le sujet est abordé chaque camp prêche en général pour sa paroisse. Il serait faux en revanche de partir du postulat que toutes les formations en droit de France et de Navarre se valent – la même chose est vrai dans toutes les spécialités universitaires d’ailleurs (et pas nécessairement au bénéfice de Paris !).
Dans les étudiants que j'ai vu arriver de province à Paris 1, j'ai constaté que les très bons réussissaient le plus souvent, mais que les étudiants plus moyens prenaient le risque de ne pas valider s'ils ne travaillaient pas plus qu’avant. Mais il y a également de mauvais étudiants à Paris I et II qui se planteront aussi…
La conclusion de ceci est peut-être que la France étant un pays très centralisé, la concentration des grandes entreprises, grands cabinets et d’un plus grand nombre d’opportunités professionnelles à Paris attire les étudiants ambitieux.
@marianne76 : si je comprends tout à fait votre point de vue, vous conviendrez que les étudiants de province n’étant jamais passé en M1 ou M2 par une université parisienne sont (très) rares dans les grands cabinets parisiens.
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Avocat à la Cour
Bonjour
Je n'ai pas dit qu'ils ne passaient pas les M1 et M2 de Paris je vous ai dit que lorsqu'ils partaient à Paris pour un M2 ils n'avaient aucune difficulté.
Plusieurs années de suite nous avons même eu les majors pour un Masters de droit public qui sortaient de notre fac ce qui avait amené le prof parisiens à dire aux autres étudiants de se méfier de nous...
Au final le recul me permet de voir que nos étudiants s'en sortent plutôt bien et réussissent dans leur vie professionnelle et c'est bien cela le plus important.
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Mais partant du fait que le droit reste le droit, et que donc nous ne le réinventons pas de fac en fac, comment peut-on expliquer que l'on accorde une si grande confiance aux facs parisiennes ?
C'est un débat très vaste, il y a des paquets d'arguments à considérer. Je rejoins ce qui a été dit avant, on parle surtout de Paris 1 et 2. Les raisons sont connues : l'ancienneté historique (avec laquelle va la culture de l'exigence), la centralisation, le nombre d'étudiants facilitant la sélection (beaucoup plus simple de trouver 100 excellents étudiants sur un échantillon de 2000 que sur un échantillon de 200).
Après le niveau des facs n'est pas lié qu'à ça. Pour moi, de la L1 au M1, la différence se fait sur les exigences. Certaines facs imposent, dès la L1, trois rédactions/semaine (civil, consti, histoire) alors que d'autres débutent le commentaire d'arrêt en L2 (!!). De plus, ces exigences font que les étudiants prennent des habitudes de travail, lisent beaucoup, etc. ce qui augmente leur niveau général. Bref, on prend 100 étudiants au hasard pour comparer... l'écart est énorme.
Pour le M2 et post-M2, il n'y a pas lieu de dire que Paris 1 et 2 sont devants, sauf très rares exceptions, qui sont liées à l'ancienneté du M2, son réseau, etc. Le fait que P1 et P2 soient ultra-majoritaires chez les praticiens parisiens est simple : tu fais ta vie à Paris, il est probable que tu restes là-bas. Tu fais ta vie et tes études à Lyon, probable que tu aies envie de rester là-bas. Statistiquement parlant, des gens de Paris 1 et 2 qui ont quitté la capitale... je n'en connais pas des masses, ils sont tous restés là. De même, la grande majorité de mes amis provinciaux sont restés dans leur ville d'origine.
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« Je persiste et je signe ! »
Docteur en droit, Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.
Bonjour
Et bien je suis l'exception qui confirme la règle
Ceci étant la majorité de mes étudiants travaillent désormais sur Paris ou à l'étranger, après évidemment tout dépend de l'importance de la ville de province où vous êtes et de la facilité ou pas de trouver un travail. Si l'on est à Lyon effectivement cela doit poser moins de problème que lorsque l'on est dans une fac d'une ville plus petite, Besançon par exemple je ne vise absolument personne
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Bonjour,
Je vais apporter mon opinion dans ce débat.
Parce qu'il s'agit d'une "prophétie autoréalisatrice."
Schéma très simplifié : On dit que Paris 2 est la meilleure fac, qu'elle a les meilleurs débouchés. Donc, les plus ambitieux (qui en ont les moyens), choisissent d'aller à Paris 2. Paris 2 a donc une concentration (en M2), de bons étudiants.
Cela n'exclut pas qu'il y ait des gens brillants qui n'ont jamais mis les pieds à Paris, mais je parle de "concentration de talents". Beaucoup d'étudiants de M2 parisiens viennent de province.
Pour l'ENM par exemple, beaucoup des admis sortent de Paris 2 et de Bordeaux parce que... Beaucoup des admis sortent de Paris 2 et de Bordeaux. Ceux qui souhaitent tenter le concours, sont très motivés et ont un bon niveau, qui ont envie de maximiser leurs chances, regardent les statistiques et choisissent ces établissements. Ils réussissent le concours et nourrissent les statistiques, la boucle et bouclée.
Je pense aussi, s'agissant des profs, que si on avait une règle comme en Allemagne qui interdit aux professeurs d'Université d'enseigner dans leur université d'origine (où ils ont fait leur thèse), cela contribuerait à une plus grande homogénéité.
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Magistrat de l’ordre judiciaire
Bonjour
Cela n'exclut pas qu'il y ait des gens brillants qui n'ont jamais mis les pieds à Paris, mais je parle de "concentration de talents". Beaucoup d'étudiants de M2 parisiens viennent de province.
Ah je me sens moins seule
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Bonjour
Et bien je ne suis pas du tout d'accord avec vous
Pour avoir fait mes études à Paris jusqu'au DEA et m'être ensuite inscrite à une fac de province, j'ai trouvé que la qualité des enseignements dans cette fac était bien meilleure, parce que les profs avaient vraiment à coeur de faire un bon enseignement.
Mon message n'était peut-être pas clair sur ce point. Ce que je dis, c'est que généralement, en matière d'emploi, ce sont les étudiants de Paris 1 et Paris 2 qui sont préférés à ceux de province grâce au prestige de ces fac, et ce même si des étudiants de province postulant au même poste sont meilleurs.
Je n'affirme surtout pas que les étudiants parisiens ont un meilleur niveau.
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"Rage against the dying !"
Globalement on se rejoint
Après pour ma part ce n'est pas parce que j'étais de Paris 1 que j'ai été prise dans mon premier travail: j'étais en stage en concurrence avec un autre stagiaire et notre maître de stage nous a donné un dossier, le même dossier, à nous de le traiter et en fonction du travail fait il a gardé l'une des deux
Ce n'est pas si rare que les recrutements se fassent ainsi et c'est plutôt satisfaisant je trouve
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Bonsoir
Ou plutôt, comment cela se fait-il que les parisiens représentent l'élite
Nuance pas les parisiens mais les diplômés de Paris 1 et 2.
Je vous renvois aux réponses d'Antmar Yn et Hérodote qui en expliquent les raisons
Pour être actuellement prof dans une fac de province je peux vous dire que nos étudiants n'ont aucun complexe à avoir et quand ils partent faire leur Master 2 à Paris (1 ou 2) ils n'ont aucune difficulté pour obtenir leur diplôme en étant souvent en tête de peloton.
Cela devait être dit !
c'est plutonium satisfaisant je trouve
Vous travaillez dans le nucléaire maintenant ?!
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L'inconvénient d'une vue qui baisse couplée de l'utilisation d'un iphone
Je vous laisse modifier
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Bonjour
Voilà c'est corrigé
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Bonjour,
En fait, c’est super simple.
On va classer le prestige des facultés en fonction des poursuites d’études en pourcentage.
Alors on va nous dire que X% des gens issus de Paris vont à l’ENM, au CRFPA etc...
Paris, c’est 5 millions d’habitants, de nombreuses facultés.
Une ville comme besançon, c’est +/- 100.000 habitants, une seule fac, et environs 60 en M1/M2.
Donc forcément, des Facs Parisiennes qui forment X fois plus de M2 vont avoir un taux de pénétration dans les grandes écoles ou à l’ENM ou ailleurs plus important.
Et sur ces M2, il est plus simple, comme ça a été dit, de trouver 100 excellents élèves sur un vivier de 2000 que 100 sur un vivier de 3/400.
C’est comme si on comparait le nombre d’Indien par rapport à la population mondiale.
Si maintenant on parle en terme d’insertion pro, la petite faculté de Besaçon se classe 3ème derrière Panthéon/sorbonne.
Après, il y a aussi les attentes des facultés qui ne sont pas négligeables, Besançon qui se découvre des ambitions élitistes vient de passer à 3TD/semaine avec 33/35 h de cours à la semaine et cultive l’amour du pourvoi en Cassation dès la L2 ... Ce qui semble être une exception comtoise cette rédaction semblant plutôt réservée à des M1/M2.
La plupart des profs que j’ai sont des anciens prof de la Sorbonne ou Panthéon.
Et puis, Paris, c’est Paris.
Marquez « L’Oréal - Besançon » et « L’Oréal - Paris » vous n’aurez pas le même résultat.
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