lol maintenantc'est l'heure de passer à la caisse et nos honoraires sont salés :p
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Vice-Président BDE PORTALIS
Faluchard alias Zedouille
Bonjour,
Beau lien Camille pour l'article de Me Eolas
Il est vrai que j'aurais pu l'utiliser également et je te remercie d'avoir comblé ce manque
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Dignité, Conscience, Indépendance, Probité, Humanité
je trouve pas le texte sur la majorité sexuelle, quelqu'un peut me dire ou le trouver.
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Vice-Président BDE PORTALIS
Faluchard alias Zedouille
+1 à Talion et Camille.
Je lis le texte cité dès que j'ai 10 min'
Amusant d'ailleurs : si les gendarmes font un peu peur aux personnes convoquées, ils font peur également aux victimes. J'ai été moi-même porter plainte plusieurs fois. Et systématiquement c'est : "bon, on va convoquer, mais y'a peu de chances que le parquet réagisse ... ce sera classé sans suite."
Et là, on se sent vraiment tout nu dans le grand monde ... Qu'importe la théorie de droit pénal ...
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Quand le juriste se lasse d’empiler des textes dont l’encre est à peine sèche, de réconcilier des dispositions qui se contredisent ou, tout simplement, de s’échiner à leur donner un sens, vient un moment où, guetté par le découragement, il laisse son sac au bord du chemin, s’arrête et se pose la question fondamentale, la seule qui vaille : tout cela est-il bien raisonnable ? (A. Lucas)
Non non je ne te visais pas personnellement Stéphanie
Au besoin j'aurais cité in extenso les interventions posant problèmes si j'avais voulu critiquer telle ou telle personne. Mais ce n'était pas mon objectif. Je faisais juste un condensé bien rapide de l'impression générale que m'avaient laissé certains messages
Sincèrement autant être honnête avec vous : le pénal ne m'intéressait pas du tout il y a encore quelques mois. Puis dans le cadre de ma formation au crfpa j'ai fait un stage au tgi, dans une chambre correctionnelle. Et là ça a été une grande claque !
Parce que d'une part tu oublies la notion d'aveu sincère de la part du client et tu découvres un truc dont on ne te parle jamais à la fac : le dossier pénal, qui te permet d'y voir nettement plus clair quant aux faits de l'espèce.
Ce genre d'expérience fait évoluer les mentalités, assurément.
Récemment dans une simulation de procès j'ai plaidé pour un homme qui s'était séparé de son ex concubine et qui de ce fait s'est retrouvé SDF. Il était poursuivi devant le tribunal correctionnel pour des faits de violence (la victime lui reprochait de l'avoir poussée dans les escaliers puis de lui avoir mis plusieurs coups de pieds au visage) et de dégradations aggravées (avoir brisé une vitre et des volets en lançant des pierres) de toute taille. Au moment des faits il était sous exta et avait bu plus que de raison.
Et bien en exploitant pleinement le dossier, les procès-verbaux, les confrontations, j'ai pu obtenir une décision pleinement satisfaisante : relaxe pure et simple pour les violences (en utilisant le certificat médical produit par la victime) et requalification des dégradations aggravées en dégradations légères (certains reproches ne tenaient pas la route) avec une amende assortie entièrement du sursis.
Et je peux vous assurer que je suis sorti du palais avec une profonde satisfaction et le sentiment d'avoir fait non seulement "mon boulot" mais aussi et surtout "ce qui était juste".
N'oubliez pas que derrière chaque numéro de dossier il y a une personne. Etre avocat ce n'est pas seulement défendre la veuve et l'orphelin, c'est aussi défendre l'assassin, et ce dans l'intérêt de la justice : s'assurer en réalité que le client est condamné à une juste peine s'il devait l'être, et tout faire pour obtenir la relaxe/l'acquittement si le dossier ne tient pas la route.
Gardez en tête ces mots de Maître Verges, que je synthétise de mémoire : lorsqu'un assassin est acquitté, ce n'est pas parce que l'avocat a fait du bon travail, c'est parce que le parquet et les services d'enquête ont mal fait le leur.
Maintenant je ne cacherai pas que ma clause de conscience jouerait peut-être pour les infractions sexuelles... c'est plus délicat à mon sens, mais ça doit pouvoir se gérer.
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Dignité, Conscience, Indépendance, Probité, Humanité
Bonjour,
J'ai déjà écrit quelque part que, selon moi, l'un des métiers les plus difficiles, c'est celui de juge, s'il veut faire honnêtement son métier et en conscience.
Je serais tenté de dire que celui d'avocat est juste à l'étage du dessous.
Défendre une victime ne pose aucun problème de base.
Défendre un innocent injustement accusé est un peu plus compliqué mais ne pose pas trop de problèmes non plus. A part les "compétences techniques", n'importe qui pourrait en faire autant.
A mon sens, le [u:249u31ja]vrai[/u:249u31ja] métier d'un avocat, c'est de défendre un assassin. Et même (et surtout) le pire d'entre eux.
Tout accusé, quel qu'il soit, a le droit d'être défendu. C'est le métier d'un avocat de le faire. La conclusion s'impose d'elle même. Un avocat doit être capable, parce que c'est son métier, de défendre tout accusé.
Je serais même tenté de dire que, pour décrocher son diplôme, tout "aspirant avocat pénaliste" devrait passer une épreuve consistant à tenter de défendre le plus odieux, le plus ignoble, le plus répugnant des assassins...
Ce serait en tout cas un excellent exercice...
Un avocat devrait apprendre à manier sa clause de conscience avec parcimonie... Parce que c'est son métier de défendre.
Quand je dis que les études de droit sont probablement beaucoup plus difficiles que les études dites "scientifiques ou technico-scientifiques", ma remarque vaut aussi pour certains métiers qui en découlent, principalement dans le domaine du droit pénal.
Un ingénieur, un technicien ou un chercheur aura rarement à s'interroger, au cours de sa carrière, sur une forme de clause de conscience, qu'il s'agisse d'accepter une tâche, de trancher un litige ou de prendre une décision sur le choix d'une solution.
D'autant plus qu'il pourra souvent s'appuyer sur une technique quasiment imparable, une voie "royale", un "juge de paix" incontournable : les maths.
Ce que ne pourront faire ni un avocat ni un juge...
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Hors Concours
Je suis relativement d'accord avec toi Camille
La clause de conscience est en tout état de cause un mécanisme qui ne devrait être utilisé que dans le cas où l'avocat est certain que même avec toute la meilleure volonté du monde, après avoir réfléchi longuement, il ne sera pas en mesure d'assurer valablement la défense de son client.
Je l'ai signalé me concernant pour certaines infractions sexuelles parce qu'à ce jour je ne sais pas comment aborder ces dossiers, n'en ayant pas traité. Maintenant défendre un escroc ou un assassin ne me posera pas plus de problèmes que cela...
Après il ne faut pas perdre de vue que "défendre" ne signifie pas "tout faire pour sortir le prévenu de la galère", mais parfois bien souvent plaider pour une peine juste et utile.
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Dignité, Conscience, Indépendance, Probité, Humanité
Bonsoir,
Je ne suis pas relativement d'accord, je suis [u:1drbns22]tout à fait[/u:1drbns22] d'accord. Je ne dis pas que la clause de conscience ne doit pas être utilisée, mais qu'elle devrait l'être avec parcimonie du fait que c'est bien le rôle dévolu à un avocat, son métier, de défendre celui qui est accusé.
Je veux dire par là que, tôt ou tard, un avocat doit se préparer à se saisir un jour de dossiers qui ne l'emballent pas forcément et à s'interroger, en conscience, sur le vrai sens de son métier.
Je ne dit pas non plus que ce sont des décisions faciles à prendre, ni dans un sens ni dans un autre.
(et entre nous soit dit, je préfère nettement être à ma place qu'à la leur…)(qu'à la vôtre, donc...)
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Hors Concours