ça m'étonne qu'on en ait pas encore parlé ici, donc je me lance
Depuis la loi du 23 juillet 2008, le Conseil Constitutionnel peut être saisi par la Cour de Cassation, ou le Conseil d'Etat.
Un nouvel alinéa a été rajouté à l'article 61, que je cite :
Dans le fond, je suis personnellement contre. Pourquoi ? Car dès que l'on donne un moyen quelconque aux hommes, ceux-ci ne savent pas l'utiliser savamment ni avec parcimonie. Ainsi donner le pouvoir aux particuliers de soulever une inconstitutionnalité pour leur cas ouvre la potentialité à une multitude de recours pas toujours bien fondés et à la va-vite.
Je pense que le contrôle a priori remplit son office, puisque comme pour la population, l'élargissement aux 60 députés/sénateurs a gavé les oppositions successives comme moyen de pression, de retard etc. pour une loi qui ne leur plaisait pas, mais au moins c'était avant qu'elle entre en vigueur.
Est-ce que l'inconstitutionnalité pourra être invoquée dans les moyens par le demandeur au pourvoi ? Dans ce cas-là, les juges de cassation vont devoir se battre avec des moyens tirés par les cheveux dans pas mal de cas, le temps étant ce qu'il est.
Si en revanche seules les deux juridictions suprêmes elles-mêmes, de leur propre chef trouvent une possible inconstitutionnalité dans une situation particulière, et non sur demande d'une partie, accordée par ladite juridiction, alors ce contrôle a posteriori est un contrôle a posteriori déjà plus satisfaisant, les juges ici nommés étant capables, je pense, d'utiliser a bon escient ce moyen.
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Master Droit public des affaires Lyon 3
En même temps, si on n'accorde pas assez de droits directs aux citoyens, est-ce que ça risque pas de saper encore plus la démocratie?
Je sais qu'il y a bien des combats à faire en matière d'"éducation" (juridique, plus largement politique) citoyenne, en matière d'information et surtout de désinformations (pouvoir médiatique toussa). Mais si on ne permet pas dans les Institutions un possible recours pour les citoyens, c'est rester dans l'exception française et accepter un système qui se pratique aussi largement au niveau de l'Europe. La technocratie européenne et l'ENArchie française quoi...
Je suis peut être un peu naïf mais la saisine du CC par les citoyens pourrait être une bonne chose. A vérifier en pratique en somme.
Et puis j'éprouve un certain amour pour la Constitution de 1793 C'est cette date je crois[/orange]:oops: [/color]
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" Oderint dum probent. "
Brestois expatrié à Lyon
Personnellement, je suis contre aussi (bon, je sais, c'est trop tard pour être contre, mais je n'adhère pas trop à l'idée). En fait, pourquoi donner l'occasion à la Cour de Cassation et au Conseil d'Etat de venir même de saisir le Conseil Constitutionnel ?
Le pouvoir législatif appartient au Parlement, alors je pense qu'il est logique que des parlementaires (députés, sénateurs) puissent saisir le Conseil Constit lors de doutes sur la constitutionnalité de la loi en question. Mais le fait de donner à la Cour de Cassation et au Conseil d'Etat le pouvoir de saisine me laisse perplexe, pour plusieurs raisons :
-d'un côté, je trouve que ça entraînerai un certain "rabais" du Parlement même, car une loi aurait été votée et promulguée, sans que ceux-ci ne "s'en aperçoivent" et une haute juridiction s'en est aperçue elle !
-deuxio : une demande par une juridiction (aussi suprême soit-elle) de juger la constitutionnalité de la loi entraîne aussi un déclin de celle-ci. En effet, après la Constitution, la loi est la norme suprême, et pouvoir remettre en question une loi, encore plus, sa constitutionnalité, ça entraînera une chute de la "valeur" de celle-ci.
-tertio : le Conseil Constit juge la constitutionnalité de la loi, pas si elle a été correctement appliquée ou pas, ce n'est pas son rôle. Le conseil constitutionnel est une institution solennelle, élargir sa saisine à des hautes juridictions, et peut-être un jour, à des individuels tendrait à faciliter son accès, et donc, un déclin de celle-ci !
Un accès trop facile tend à rendre une juridiction moins importante, moins solennelle à mon avis.
En fait, le Conseil Constitutionnel c'est comme une fille : c'est chouette quand ça se fait désirer, on a l'impression qu'elle est inaccessible et c'est là que réside tout le challenge, mais une fois qu'elle cède, on s'en fiche presque et elle perd de tout son pouvoir !
Je n'ai jamais été fan du conseil constitutionnel et ce pour différentes raisons.
Tout d'abord la nomination purement politique et le poste de droit accordé au Président de la République. Lorsqu'on nomme des types, on s'assure systématiquement de leurs opinions.
2 exemple à ce niveau:
-Lorsqu'en 1962, De Gaulle organise le référundum pour le passage eu suffrage universel direct de l'élection du Président de la République, le conseil constitutionnel et son Président le premier declare celui-ci conforme à la constitution. Ils sont peu nombreux les constitutionnalistes à considérer ce référundum comme constitutionnel à l'époque, et beaucoup évoque l'ascendant considérable qu'exercait De Gaulle sur un Léon Noel qui n'a probablement pas eu le cran de contredire le Général.
-La rétention de sûreté, où un conseil constitutionnel de droite va élaborer une solution extrement bancal pour valider cette mesure en partie. D'un coté il nie le caractère repressive de la mesure, mais d'un autre coté y reconnait une privation de liberté justifiant la non retroactivité. Un peu etrange, si on voulait sauver ce texte malgré une unimité contre lui on n'aurait pas fait différement.
Ensuite, chaque juge à l'instar des Etats-Unies devrait étre juge de la constitutionnalité des lois. Ce sytème fonctionne parfaitement aux Etats-Unis. On peut m'objecter bien sur que la Cour Suprême est nommée par le Président, et c'est vrai. C'est une tare de cette juriditiction suprême. Lorsque les juges sont nommés par des démocrates, les juges sont plus soucieux des libertés individuelles et de l'évolution des moeurs, lorsqu'il s'agit de juges élus par les républicains, c'est beaucoup plus lent principalement sur l'évolution des moeurs. Par une nomination interne on éviterait que l'interprétation de la constitution soit fonction du Président en place.
Ensuite, chaque juge est juge de la conventionnalité des lois. A part le texte de la constitution aucune logique rationnelle ne permet de justifier cet état de fait. Le juge peut considérer qu'un acte ou qu'une loi ne respecte pas le droit communautaire et ainsi faire annuler toute décision prise en vertu de cette acte ou de cette loi, pourquoi ne le pourrait'il pas concernant le respect de la loi ou de l'acte à la constitution?
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"....durant les années en cause, ladite commune invitait les promoteurs immobiliers sollicitant des autorisations d'urbanisme à effectuer des contributions volontaires aux finances locales ainsi que les poursuites dont le maire a fait l'objet pour ces faits; ... justifiant suffisamment que la dépense litigieuse a été faite dans l'intérét de la société et peut, dès lors être déduite de ses résultats imposables..." CE 24/05/2006 "M. Genestar"