je suis tout à fait d'accord avec toi Katharina.
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Jean Foyer : « Le juge de l’administration : l’administration de ce juge. »
"Juger l’administration c’est encore administrer ».
http://www.u-clermont1.fr/
-université d'excellence dans le magazine "Challenge" de juin 2009-
En réponse à Katharina je ne comprends pas que l'on puisse être aussi insensible parce-qu'à sa place je suis pas sûre qu'elle aurait pu s'en sortir, on peut pas se permettre de juger les gens comme ça. Le père il est vraiment atteint elle est pas consentente elle est soumise et victime à 100%. La belle-mère et les habitants du village sont tous aussi givrés que le père parce-que quand on sait des choses pareils on se bouge ! Ils voulaient juste de toute facon sauver la "réputation" du village si on en croit les paroles du maire...
Quand on se fait percer, couper, marteler on est pas consentante !!!!!!!
Il n'est aucunement question de sensibilité
Chacun à droit de réagir comme il veut, il me semble qu'il est facile de dire qu'il faut se bouger mais on ne sait pas comment on aurait réagi dans une telle situation.
Il y a parfois une marge impressionnante entre : "moi si j'avais été dans la même situation, j'aurai..." et le "ah bah ça y est, je suis dans la situation mais je ne sais pas ce que je vais faire"
Prenons l'exemple d'un article qui dit : "agression dans le métro alors que le wagon était plein"
Tout le monde se dit : "Quoi ? et personne n'a réagi ? mais c'est un scandale ! moi j'aurai sauté sur le mec et je l'aurai maitrisé"
Et la semaine d'après, ces même personnes assistent à une rixe dans la rue et n'interviennent pas...
Je ne pense pas que Katharina conteste son statut de victime mais plutôt sa réaction, après elle se justifiera elle même, je n'ai pas à parler pour elle.
Pour ma part c'est également ce que je ne comprends pas, je ne dis pas qu'elle n'a pas été victime ou qu'elle était consentante, je dis simplement que je ne comprends pas comment ça se fait qu'elle n'ait pas réussi à s'enfuir.
Je fais un parallèle avec l'affaire Kampusch, elle a été séquestrée pendant 8 ans, elle avait déjà tenté de s'enfuir mais avait fait demi tour.
Je pense qu'il y a une donnée psychologique à prendre en compte également, le syndrome de Stockholm pourrait peut être se voir appliquer dans cette affaire.
Je ne veux pas partir dans un débat sur la psychologie mais je pense que quand on ne connait pas tous les éléments d'une affaire, on ne peut pas vraiment juger.
Chacun interprète les faits comme il le souhaite mais elle ne peut pas se faire sur un seul article sans complément d'informations.
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"I never was someone who was at ease with happiness"
Voui, j'ai eu l'occasion d'entendre des témoignages des services de police spécialisés dans les aides aux victimes, entre autres enfants violés et victimes d'inscestes ou tortures.
Si on ne leur précise rien de particulier, pour les enfants qui n'ont pas d'autres modèles, c'est normal et ils en parlent assez fluidement aux enquêteurs.
Mais par contre si on leur a dit que c'était un secret, etc. il se peut qu'ils ne disent rien pour ne pas compromettre leurs parents. Les enfants aiment leurs parents, même si ces derniers sont des monstres (et réciproquement).
Pour que le papa ou la maman n'aille pas en prison, certains enfants préfèreront se taire et subir, peut être jusqu'après leur majorité.
A partir de quand la victime du cas en question a-t-elle porté plainte ? Elle a 45 ans en 2008 et aurait été violée par son père jusqu'au décès de celui-ci, 1999. Soit bien après les naissances des enfants incestueux (sauf si j'ai mal lu ou mal compris).
Plaisir ? Sûrement pas. Mais peut-être aucune idée de ce que peut être la vie sans ça. Certainement une emprise énorme de la part du géniteur sur sa fille (logique, depuis ses huit ans ça a pu être bien ancré).
Trop de paramètres, trop d'inconnues.
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Quand le juriste se lasse d’empiler des textes dont l’encre est à peine sèche, de réconcilier des dispositions qui se contredisent ou, tout simplement, de s’échiner à leur donner un sens, vient un moment où, guetté par le découragement, il laisse son sac au bord du chemin, s’arrête et se pose la question fondamentale, la seule qui vaille : tout cela est-il bien raisonnable ? (A. Lucas)
Autant pour moi j'avais cru lire que t'avais dit qu'elle était consente l'erreur est humaine desolée Katharina
A propos de victimes qu'on croit consententes :
- une femme qui porte plainte contre viol, il n'est pas rare qu'on lui dire "mais vous n'étiez pas un peu provoquante ?"
- une femme battue, qui met en avant ces violences au moment du divorce : "vous n'avez jamais porté plainte auparavant, on ne peut donc pas tenir compte de vos dires!"
Et oui ... ça existe ...
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Quand le juriste se lasse d’empiler des textes dont l’encre est à peine sèche, de réconcilier des dispositions qui se contredisent ou, tout simplement, de s’échiner à leur donner un sens, vient un moment où, guetté par le découragement, il laisse son sac au bord du chemin, s’arrête et se pose la question fondamentale, la seule qui vaille : tout cela est-il bien raisonnable ? (A. Lucas)
Passons sur les imbéciles arguties autour du viol consenti, provoqué, provoquant etc..
Il s'agit là d'un drame social qui mériterait une pièce d'Aristophane ou de Tchekov.
Nous n'avons pas là qu'un monstre (et qu'est-ce qu'un monstre ?). Un homme violent à l'extrême aidé d'une compagne du même type qui agissent seuls, non !
Nous avons ici une fillette de 8 ans, torturée (ébouillantée), puis attouchée, violée, torturée par des sévices sexuels ou non qui la scarifie à l'intérieur comme à l'extérieur. Qui la marque au dedans comme au dehors, pour son intimité comme pour son apparence sociale. Et cela durant 28 ans
..
Si celle-ci a fugué parfois puis omis parfois de le faire, ce n'est pas de son fait mais du fait d'une histoire. Une histoire qui n'est pas la sienne seule !
Car Lydia n'était pas enfermée jour et nuit, Lydia n'était pas invisible aux yeux du monde, non.
Lydia était connue, par tout un village, par des acteurs sociaux, par des gendarmes, des juges, des policiers, des médecins, des infirmières.
Le drame pose lentement les personnages qui défilent, certains cultivés, d'autres cultivateurs... Et ces derniers moins hypocrites, plus explicites de la culture contemporaine qu'ils véhiculent :
- moi, j'ai bien fait attention à ne jamais me mêler des histoires de ces gens-là
- Mais que vouliez-vous qu'on fasse, c'était à elle de réagir
L'individualisme, exacerbé, voilà l'arme non pas du crime mais de sa légitimité, de sa durée, de son prolongement.
A chaque fois que le sexe de cet homme entrait dans le ventre de cette enfant, de cette adolescente, de cette femme, de cette mère, le sexe de son père - Car l'ayant reconnue il était son père, protecteur, éducateur, consolateur - A chaque fois donc, ce sexe était regardé, imaginé, accompagné par des centaines de pensées dont il est odieux de songer qu'elles en tirèrent au mieux de l'indifférence, au pire de la complicité.
..
Combien de pédophiles bénéficient-ils de ce régime mental de l'indifférence ou de la complicité de l'imaginaire ? Mais aussi de la peur d'avoir à être humain, à se lever et à dire non à celui faibli, se perd, devient dangereux, devient monstrueux ?
Combien de pédophiles qui représentent l'acmée de la lâcheté, du désir de destruction des générations futures pour fuir une société, une culture qui enferme chacun en lui-même, en son individualité et lui sont une telle violence qu'elle rejaillit sur les plus faibles, les plus fragiles, les plus démunis, jusqu'aux enfants qui sont maintenant la cible privilégiée de cet ordre social de la déshumanisation, de l'individualisation la plus déshumanisante ?
Car oui, c'est bien là le travail d'une société toute entière, et qui ne se jugera pas. Du juge au voisin, du soignant au gendarme... Personne n'aura bougé, mais chacun aura su.
Qui n'aura participé silencieusement ? Qui n'aura pas usé même de la Catharsis de sa propre monstruosité en contemplant muet celui qui commet l'acte, un acte non pas mimé mais vécu terriblement, dans l'horreur la plus vivante.
On jugera donc une femme qui méritera bien plus que sa peine, car à l'heure de la psychanalyse, de la réflexivité sur ses parts d'ombre, le juge comprend trop bien l'assassin et ne s'acharne plus sur ce bouc émissaire.
On la jugera, presque symboliquement et on s'apitoiera dans les médias, on écoutera les longs sanglots de la victime, en se rassurant par le récit de ses supplices de la douceur des nôtres. "Mieux vaut elle que nous"
On fermera ainsi les yeux, avec un pensée profonde et méditative mais au combien fugace, sur le silence qui continue d'accompagner les larmes des autres Lydia. Sur ce silence d'une culture entière, occupée ailleurs, occupée de croissance, de musique, de film, d'internet, de sport. Trop occupée pour entendre un appel, celui de sa propre humanité, Mais très présente lorsqu'il s'agit d'écouter les cris... en silence.[/i]
Au "mieux vaut elle que nous" je dirais : combien de secrets de familles cache de telles horreurs jamais révélées ?
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Quand le juriste se lasse d’empiler des textes dont l’encre est à peine sèche, de réconcilier des dispositions qui se contredisent ou, tout simplement, de s’échiner à leur donner un sens, vient un moment où, guetté par le découragement, il laisse son sac au bord du chemin, s’arrête et se pose la question fondamentale, la seule qui vaille : tout cela est-il bien raisonnable ? (A. Lucas)
Deux questions :
Pourquoi une moindre compassion (donc moins médiatisée, moins mise en scène), serait-elle source de haine, de peur, de misanthropie ?
Mais peut-être y-a-t-il là un germe de réponse à la seconde..
Lorsque vous parlez de comportement inhérent à l'être humain, vous parlez d'individualisme ? Qu'est-ce alors qui vous rend si sûr de l'actuel mode d'organisation sociale, tout à fait dominant, comme expression de la 'nature humaine' ?
Dans le style ...
http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20080428/ ... 02f96.html
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Quand le juriste se lasse d’empiler des textes dont l’encre est à peine sèche, de réconcilier des dispositions qui se contredisent ou, tout simplement, de s’échiner à leur donner un sens, vient un moment où, guetté par le découragement, il laisse son sac au bord du chemin, s’arrête et se pose la question fondamentale, la seule qui vaille : tout cela est-il bien raisonnable ? (A. Lucas)