Bonjour,
Je pense qu'il faut arrêter de systématiser la dichotomie entre recherche et enseignement. La recherche permet aux profs de compléter, actualiser, approfondir, etc. leur cours et leur maîtrise des sujets sur lesquels ils se penchent. De plus, comme j'ai l'impression de lire souvent dans ce topic, la recherche n'est pas forcément quelque chose de quantifiable (cf. ce qu'à dit x-ray sur le sujet).
La recherche ne fonctionne pas sur le principe "je me mets deux heures à plancher sur tel sujet ou telle expérience pour essayer d'en dégager quelque chose". Mes deux parents sont enseignants-chercheurs et leur temps d'enseignement n'est pas la chose dominante (ils sont à 128 heures CM par an, calculez, ça vous donne environ du 6 heures de cours par semaine) mais à côté de ça leurs activités de recherche, de direction, d'audit qualité des labos ou des centres, les suivis de mémoire et/ou thèse prennent beaucoup de temps (surtout que certaines d'entre elles sont effectuées sans rémunération).
De plus, pour répondre à ce que disait Camille, certains objets de recherche prennent plusieurs années à aboutir sur quelque chose de concret, et donc, à ce titre, l'évaluation annuelle ou quadriennale n'est sûrement pas une chose souhaitable. Ajouter des heures d'enseignement ne changera donc pas le problème, et pénalisera même certains enseignants mais aussi les étudiants.
Enfin, j'ai pu constater que la majorité des profs ne sont pas contre le fait de réformer le système qui ne fonctionne pas de manière optimale mais que le projet de réforme actuel ne répond aucunement à leur attente.
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« Je persiste et je signe ! »
Docteur en droit, Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.
Re,
Moi ce qui me gène c'est que les EC ont affirmés qu'ils n'étaient pas contre le principe de l'évaluation, mais que les conditions du décret ne leurs plaisaient pas ...
Aujourd'hui le gouvernement est prêt à renégocier les critères d'évaluation, mais les EC préfèrent le clash ...
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«Everyone is entitled to his own opinions, but not to his own facts.» (Pat Moynihan)
http://faclyon3.forumsactifs.net
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http://www.jmledroit.blogspot.com
Je tiens à être clair. Je suis pour une réforme. Je ne me prononce pas sur CETTE réforme, car je n'en connais que ce que la presse en dit. Donc pas suffisamment pour prendre partie.
Mais la manière n'y est pas. J'ai regardé le discours de Sarko, et j'ai bien entendu ce qu'il a dit, pas "ce qu'on lui a fait dire". Il a été maladroit, c'est certain. D'autant que la part de la recherche française dans la recherche mondiale n'a pas changé (5ème rang de ce que j'ai lu cette semaine). Le nombre de publication a augmenté en volume depuis 2000, mais baissé en proportion suite à l'arrivée de nouveaux pays sur le "marché" (Chine et Brésil)...La place de notre recherche est donc conforme à notre rang mondial (5ème pour le PIB en 2008, 11ème IDH, contre 21ème pour le formidable exemple qu'est la Grande Bretagne !!).
Pas de quoi péter un plomb parce que les Anglais ont publié 50% de plus que nous sur les 10 dernières années. Je cite les Echos : "En nombre de citations, paramètre qui mesure l'impact de ces travaux sur la communauté scientifique mondiale, l'écart est de 37 % en faveur des experts d'outre-Manche". Publier 50% de plus et n'être cité qu'un tiers plus souvent, ça laisse peser un certain doute sur la qualité de certains travaux...Non ?
Enfin, vous savez comme moi que l'on fait dire ce que l'on veut aux chiffres.
Enterrer la réforme n'est pas une solution, là aussi je suis d'accord avec vous. Mais réformer "contre" n'aboutira pas non plus.
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Nemo auditur propriam turpitudinem allegans
sur l'exemple anglo-saxon je ne dis pas qu'il faut les copier mais que les idées reçu sur le fait que ce soit Satan tout puissant sont exagéré. Le fait que les études soient plus cher n'empêchent absolument pas l'accès aux études et le financement privé n'est pas la subordination au privé. On peut mixer le système public actuel et le système privé.
Pour l'absence de réseau ailleurs que dans les unifs renommées : non le réseau joue également dans les autres (à un niveau moins élevé) et qu'il soit inexistant dans les établissements en bas de l'échelle ne m'étonne pas. Le réseau ne se fait pas qu'entre membre d'une unif mais aussi au travers de la vie étudiante (les divers asso étudiantes et le système grec).
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Avocat (Liste 2) au Luxembourg
Diplômé en France, en Belgique et au Luxembourg
faluchard droit baptisé à Strasbourg
ancien SG et VP de l'AFGES (fédé des étudiants à Strasbourg)
ancien SG de l'AED (amicale de droit à Strasbourg)
Les étudiants entrent dans la danse, appel à la grève totale et reconductible :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article1858
Des échos de perturbation dans votre fac ?
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Bonjour,
Bonjour,
Bien d'accord, mais comment ça se passe dans les autres pays ?
La France "truste-t-elle" les prix Nobel ?
La France a-t-elle la suprématie de la recherche fondamentale en comparaison d'autres pays "sournoisement tombés aux mains rapaces de l'ignoble secteur privé" et dont la recherche fondamentale a "lamentablement dépéri" ?
L'Allemagne, les Etats-Unis, le Japon ?
Pour la toute petite histoire, dans mon domaine à moi, les principales innovations proviennent de PME allemandes qui ont développé des produits en collaboration avec des universités allemandes, lesquelles restent propriétaires des brevets d'invention (et en tirent des royalties chaque fois que la PME vend un produit).
Et ça pourrait pas marcher en France, ça ?
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Hors Concours
en fait l'idée que l'université doit former des diplômés prêt à l'emploi est aussi une idée typiquement franco-française (oui à croire qu'en terme d'idée à la con on est champion du monde). Même hors du système anglo-saxon, dans des systèmes tubulaire (càd des systèmes dans lesquels on est inscrit que dans une seule matière) proches du notre (Allemagne, Belgique ...) les universités sont chargées de dispenser une culture générale sur la matière mais ce sont les entreprises qui forment professionnellement les diplômés et ça marche assez bien.
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Avocat (Liste 2) au Luxembourg
Diplômé en France, en Belgique et au Luxembourg
faluchard droit baptisé à Strasbourg
ancien SG et VP de l'AFGES (fédé des étudiants à Strasbourg)
ancien SG de l'AED (amicale de droit à Strasbourg)
Bonjour,
Bonjour,
J'adore. J'arrive ce matin, à la fac, ils collent des affiches partout pour l'AG et la mobilisation, mais plus précisément y'a une phrase qui m'a fait 'tilt' : "NON à la concurrence entre les universités". Personnellement je pense que la mise en concurrence des universités est une bonne chose, à condition qu'il y ait une égalité des moyens. Le libéralisme c'est très bien et ça doit fonctionner quand on joue le jeu... ouais ça doit mais j'en suis pas sûr en fait.
Rah, donnez-moi mes notes
Bonjour,
Ben oui, ça ferait cher les poubelles...
Bon, allez, je
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Hors Concours
Les facs où l'on a peut ne pas avoir le bac existent, à Clermont c'est en psycho et ceci d'après ce que l'on m'a dit se passe en journée.
Il y a une question qui me turlupine, je sais que l'on parle des facs mais je l'a pose qu'en même : Comment peut-on rentrer à l'ECAM sans le bac ? Comment peut-on entrer en fac sans bac et ceci dans la journée ? Mon grand-père a fait 2 grandes écoles l'ECAM et une dont je me souviens plus. C'est sur Lyon.
Deux grands-oncles ont faient leur droit à la fac privée de Lyon ? Comment se peut-il alors que maintenant, le bac est exigé ?
Je ne puis leurs demandés ceux-ci étant décédés.
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Jean Foyer : « Le juge de l’administration : l’administration de ce juge. »
"Juger l’administration c’est encore administrer ».
http://www.u-clermont1.fr/
-université d'excellence dans le magazine "Challenge" de juin 2009-
Bonjour,
Bonjour,
Je vais faire un petit topo de ma fac qui se situe à lyon .
MOBILISATION DE LA FAC :
J'ai l'impression que les étudiants y sont pris en otage . D'un côté, il y a ceux qui se font un peu emmener par certains profs qui n'hésitent pas à être un peu démagogue pour passionner les foules ; de l'autre, il y a des étudiants ( surtout en droit .. ) qui tentent de bosser normalement avec tout ça.
Les doyens soutiennent le mouvement des profs-chercheurs, et certains profs de droit font même grève ( d'autres ne la font pas mais soutiennent le principe.. ). Si la notre marche au ralenti, certains sont totalement paralysées ( fac d'histoire, de science politique et de sociologie entre autres ).
Doui, tu nous donnais quelques pistes de réflexion en nous demandant si c'est un mouvement corporatiste ou une sincère défense de l'université, et si en tant qu' étudiants nous étions directement concernés. Sans vouloir faire de la stigmatisation et juger les gens au premier regard, malheureusement, quand je vois le groupe d'étudiants qui rentre de manif', je vois un groupe de baba cool qui a l'air de surtout s'amuser, avec dedans des jeunes qui ne sont sûrement pas à mon université. Si encore ce n'était que ça, ma foi, chacun peut vivre dans son coin dans ces cas là . Mais ils tentent réellement de nous prendre en otage. A chaque début d'amphi, on a le droit, les jours de manif', à un petit message nous demandant de bien vouloir les suivre et se mobiliser avec eux. Ca non plus ce n'est pas très gênant. Ce qui l'est plus, c'est de voir un cours d'amphi s'arrêter en plein milieu parce que les étudiants rentrent de manif' et parceque le doyen vient demander à notre professeur de s'arrêter. Là dedans, on a l'impression d'être considéré comme pas grand chose. Ils nous diront que comparé aux réformes et à l'importance de ce qui se joue, c'est tout de même peu important. C'est d'ailleurs ce qu'on nous a répondu quand on leur a demandé si ils ne pouvaient pas diffuser nos notes de premier semestre en interne dans l'université. Oui, parce que la mobilisation de s'arrête pas là : il y a rétention de notes, et forward des mails sur la boite mail du ministère .
MON OPINION :
Donc voilà, mon point de vue en tant qu'observatrice de tout ça est que je suis assez inquiète sur le déroulement du semestre. Je me vois déjà potasser mes cours normalement donnés en amphi à l'aide d'un bouquin et d'un cours des années précédentes. Finalement, si la grève est un droit ( comme nous la gentillement un gréviste ), elle nous paraît plutôt être une obligation là . Et je trouve pas ça tout à fait normal. Malheureusement, si on leur dit ça, on est directement catalogué comme " pour la réforme ". Ce qui n'est pas forcément vrai. Mais j'ai du mal à cerner en quoi elle nous concerne directement. Pour moi, ils devraient un peu relativiser les choses, et au lieu d'avoir une réaction peu productive " non non , on en veut pas, à la poubelle !" , je me dis qu'ils feraient mieux de faire les choses avec plus de pragmatisme, en prenant le projet de loi et en faisant des revendications pour des amendements qui tiennent debout.
Cependant, il y a quelque chose que je ne comprends pas . L'Education est un des points clés d'un pays . Si elle est mauvaise, le pays est peu compétitif, et inversement. C'est un pilier d'une importance capitale . Je ne comprends pas comment un gouvernement peut se mettre en tête de la réformer sans demander l'avis des principaux interessés ( ici les prof-chercheurs, etc .. ) . De plus, lui donnerait une plus grande légitimité. Mais bon, c'est rare que ce soit fait je le sais. Tout ce que je veux dire, c'est que cette situation paraît complexe, alors qu'elle aurait pu être plus simple ( même si la réforme aurait pris plus de temps ... ). J'ai l'impression que ce gouvernement est une machine à fabriquer des réformes, et à cause d'un manque de clarté et de dialogue, on a l'impression que ces réformes sont faites à la va-vite sans étudier et prendre en considération certaines conséquences .
EN BREF POUR RESUMER :
Mouvement corporatiste ou mouvement sincère pour la défense de l'université ? Instrumentalisation des étudiants ou sommes nous vraiment concernés ?
J'ai l'impression que le mouvement est plus corporatiste que sincère, même si il semble se situer entre les deux . Les étudiants là dedans me semble être, pour certains, instrumentalisés , ou en tout cas, ils y trouvent leur compte : c'est un moyen d'avoir son semestre sans trop bosser.
Y a t il du bon dans la réforme ou faut il un retrait pur et simple ?
Je n'ai pas pris le temps de bien me renseigner sur la réforme, mais je pense qu'en cherchant, il doit sûrement y avoir de bonnes idées : )
Soutenez vous les diverses modalités d'action (rétention de notes, grèves avec ou sans maintien des cours, blocages, journées de manif ...) ou êtes vous préoccupé avant tout par le bon déroulement de votre année ?
Je ne les soutiens pas trop . Je me sens prise au piège là dedans ; et les grévistes de mon université ne sont pas très crédibles, ce qui aide pas...
Quel est l'état et la forme de la mobilisation dans votre fac ?
Forme avancée[/b]
@Littlepac
Ah merci pour ton avis détaillé, je commençais à me demander si quelqu'un avait lu le 1er message .
Le décret est "en cours de réécriture" et devrait notamment prendre en compte des "propositions du groupe UMP" (pompées sur les revendications) telles que l'évaluation nationale, par matière, et par les pairs et l'abandon de la "modulation sanction".
Plus de détails sur : http://www.enseignants-chercheurs.fr/site/index.php
où chacun est invité à faire des "propositions" (un bel exemple de populisme, aux faux airs de démocratie participative, la vidéo de J.-F. Copé sur la page d'accueil vaut le détour ).
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